Mariannig Larc'hantec

Tout en poursuivant une carrière de soliste et de musique de chambre, en France et dans le monde, Mariannig Larc'hantec a promené sa harpe sur les terres inexplorées de la musique des mots. Débutant dans ce genre avec J.L. Seigner et son équipe de la Comédie Française, elle a accompagné P.J. Hélias, E. Guillevic, Y. Le Men et bien d’autres. Le conteur Alain Le Goff l’a conviée aux portes du Merveilleux. Ensemble ils ont créé le personnage de Marie Tallec « qui voit tout depuis le comptoir de son bistrot du grand large ». Ils ont également participé à l’aventure du « conte à bulles » (combinaison de l’art des mots, de celui des sons et de celui des crayons). C’est là qu’elle a rencontré Pierre Dubois, cet autre spécialiste des fées. Elle a travaillé avec des dessinateurs comme E. Le Page, J.C Fournier, J.M. Maester, Gégé, A. Goutal, la liste est longue.

Elle a réalisé de très nombreux enregistrements. « Chall ha Dichall », « Mille ans d’histoire », « La harpe celtique, instrument insolite », « An hent geltiek » « Bleu », « Beauport » en sont quelques exemples.

Nous lui devons notamment, outre une méthode de harpe celtique, des cahiers d’études, des morceaux d’initiation à la musique de chambre « chambre d’enfants » et des pièces bretonnes réparties en plusieurs cahiers dont le dernier se rapporte exclusivement à l’adaptation de pièces du Barzaz Breiz et un autre, à paraître traite, exclusivement des gwerz. Elle s’affirme comme compositeur avec de nombreuses pièces de concert dont deux « Fantasmagories » et « Suite du Ponant » lui ont valu chacune un prix international de composition.

Passionnée par la musique de chambre, elle compose également pour des formations très variées parmi lesquelles on peut citer « Marines », « poèmes », pour flûte et harpe, « Tristan de Tintagel » pour harpe et hautbois, « carnet de voyage » pour alto et harpe, « sonate en trio » pour violon, clarinette et harpe, « Kol nidrei », quatuor à cordes, « Abysses moins 2000 » quatuor de violoncelles, etc.

Attirée par les couleurs de l’orchestre, elle écrit quelques oeuvres symphoniques et pièces concertantes parmi lesquelles on retiendra « suite de Loudéac », « chansons de marins », pour orchestre symphonique« Baleadenn an ene », pour cor anglais, harpe celtique et orchestre à cordes et « Concertino piccolino » concerto pour harpe celtique et orchestre à cordes. « Fabuloscope » opéra pour enfants avec chœurs, solistes et orchestre offre une autre facette de son travail. Enfin parmi les transcriptions qu’elle a réalisées, on trouve « Les folies d’Espagne » de Marin-Marais, « Sonate en ré mineur », extraite des « Délices de la solitude » de Michel Corette, ou encore « Variations sur un thème slovaque » de Dimitri Kabalevski, « Berceuse » de G. Faure, transcrite pour quintette (hautbois, basson, 2 violons et harpe).

Mariannig Larc'hantec a vécu l’enseignement de la harpe celtique comme une aventure, aventure parsemée de nombreuses anecdotes qu’elle raconte dans son ouvrage « la harpe, instrument des Celtes, journal de bord d’un professeur de harpe celtique », édité chez Coop-Breizh en 2013.

Diplômée de l’École Normale de Musique de Paris, elle complète sa formation avec deux cursus universitaires. Le premier, en sciences de l’éducation (Université Rennes 2), est celui de l’enseignante. C’est là qu’elle rencontre Paul Taylor, professeur en sciences de l’éducation. Son passage à Rennes lui ouvre les portes du CREAD (Centre de Recherche en Éducation, Apprentissages et Didactique) grâce auquel elle publie avec Paul Taylor, « la poétique et la musique en éducation, croisement de regards créateurs» Éd. L’Harmattan, Paris 2009. Le second au département de culture bretonne et celtique (Université Rennes 2), sera celui de la harpiste. Ce projet de recherche lui donne l’opportunité d’écrire un autre ouvrage « Et la harpe devint celtique… », dont la publication est en cours.

François Pernel

Après des études de harpe à pédales au Conservatoire National de Région de Reims, dans la classe de Mme Dominique Demogeot, François Pernel s'oriente rapidement vers la composition. Un passage en Irlande met sur sa route la harpe celtique, instrument auquel il va consacrer une grande partie de son énergie. Il s'attache à développer cet instrument et à l'extraire de son marqueur identitaire, tout d'abord en continuant d'écrire un répertoire qui lui soit propre (deux recueils − Autre chose pour harpe à leviers & Amuse-Bouche), mais aussi en interprétant la musique de ceux qui, avant lui, ont travaillé à l'émancipation de cet instrument.

Cependant il continue à explorer la musique classique et le répertoire de la grande harpe. Sa rencontre avec le contre-ténor Alexis Vassiliev l'amènera à explorer de nouvelles techniques de travail. Ils s'enrichissent mutuellement de leurs expériences et sont appelés à partager de très nombreux concerts. Leur collaboration trouvera toute sa dimension dans la création de « Neuf Ave Maria » et du « Stabat Mater », que F. Pernel écrit pour son ami chanteur en 2014 et 2015.

Il donne de nombreuses master-classes, en s'efforçant de mettre la composition au cœur de cet enseignement. Sa collaboration privilégiée avec l'association Harp in Bag, qui regroupe de jeunes harpistes de la région Aquitaine, révèle sa volonté de faire une musique actuelle, vivante et jouée par les petits comme par les grands.

Son trio Oak Ink est, là encore, une fenêtre ouverte sur l'utilisation de cette harpe « dite » celtique dans un contexte jazz-rock.

Mariannig Larc'hantec, à l'aube de la harpe celtique

Mariannig Larc'hantec, à l'aube de la harpe celtique