Plongez dans le quotidien d'une classe de 3ème du 9-3 qui ouvre ses portes et partage son vécu, ses projets, ses découvertes outre-Manche, mais aussi ses questionnements fondamentaux... Là où les liens se tissent, les langues se délient, les lignes bougent, les frontières s'effacent, la culture fait son œuvre... La France universelle dévoile ses richesses.

Pitch

Banlieue parisienne, 24 élèves et leur professeur d’anglais font leur dernière rentrée scolaire au collège Diderot. Ils attaquent cette année heureux : ça y est, le collège c’est fini ! Bon débarras ? Et si l’aventure ne faisait que commencer...

Note d'intention

Nous ne souhaitons pas faire état de la réussite scolaire mais plutôt de la réussite à l’école. Il s’agit davantage du triomphe de l’humour, de la bienveillance et de l’amitié. Mise en avant d’une dimension souvent polémique au sein du corps professoral : celle de l’implication affective de chacun : réel moteur lorsque l’ensemble des acteurs sait rester à sa place avec l’utilisation -par exemple- des réseaux sociaux. Ce film est donc l’histoire de rencontres et de retrouvailles. D’adolescents français à la découverte de la culture britannique, à la redécouverte du collège, voir la recon- quête de celui-ci. Une aventure humaine touchante, faite d’amitiés sincères: de tissages, de métissages et de passages. C’est aussi, et surtout, une histoire de confiance. Le langage est au cœur du film : comment échanger sans écraser ? sur quel mode ? pour obtenir quels effets ? les langues s’entrechoquent : celles du pays d’origine, du pays où l’on vit, de celui que l’on va visiter ; les niveaux de langage se superposent ; le corps parle : comédie musicale, tournois sportifs... tant de tissages sociologiques et linguistiques en perpétuel renouvellement.

Note de réalisation

La caméra se fond très vite dans le décor. Les Petits Cinéastes réalisateurs du documentaire en sont également acteurs : ils accompagnent la réalisation d’un court-métrage par les élèves dans le cadre d’un dispositif pédagogique. Nous avons volontairement choisi une image de qualité cinématographique qui matérialise la douceur des sujets.

Le dispositif se doit donc d’être simple et efficace, partageant le quotidien de ce groupe, intégrant très vite cette grande famille recomposée. Deux caméras, une discrétion presque remarquable, des témoignages recueillis au fil de l’année. Des interviews, une voix off narrative discrète, délicate et poétique viendra se poser de temps à autres sur les images. Outre le suivi de l’année scolaire, le film rend compte également du travail effectué lors du projet vidéo pour le court-métrage des élèves.

Synopsis

Rentrée des classes : la salle d’anglais est vide... pour l’instant... puis elle s’anime... tout le monde s’agite. Le groupe de 3èmeE du collège Diderot s’installe et retrouve pour la dernière année les murs de la classe d’anglais. Des générations d’élèves sont passées par là, certains d’ailleurs habillent et habitent encore ces murs, lieu de mémoire... Cette année ce sont Mada, Mimo, Abder, Ali, Sophia et les autres qui vont être sous les feux de la rampe... Ces adolescents, vivant en périphérie de la capitale, parfois issus de l’immigration, échangent, s’observent et s’interrogent sur le monde grâce aux différentes actions menées dans l’année.

Le spectateur voit évoluer un groupe d’individualités dont la diversité fait toute sa richesse : voici la France contemporaine. Le groupe et l’individu, le singulier et le commun, tissent des liens au rythme d’une année scolaire très riche : programmes conséquents, conseils d’élèves, sorties, amitiés franco-britanniques, réseaux sociaux, slam, réalisation d’un court-métrage : la 3èmeE « classe de boss ».

De septembre 2013 à juillet 2014, nous allons naviguer d’un cours à un autre, d’un prof à un autre, d’un cadre à un autre, d’un âge à un autre. Ce sont ces multiples passages que nous allons observer.

Au programme. Les profs de français et d’anglais présentent les projets et enjeux de l’année. Nous verrons comment chacun s’approprie ce que lui propose le système éducatif français en ZEP.

Musique(s). Les murs de la salle d’anglais vibrent. Comment faire le grand écart entre la comédie musicale en anglais Les Misérables et les Clash ?

Conseils d’élèves : construire le vivre ensemble. Les semaines défilent, les langues se délient, le groupe se resserre : ça crie, ça rit, ça râle, ça bosse...

... Ça tourne. La classe réalise son court- métrage, en partie filmé dans les rues de Londres ! Qui sera le personnage principal ? Dans la langue de Shakespeare en plus ? La salle d’anglais. Le salon, le refuge, la maison de ce qui ne ressemble plus vraiment à une classe mais plutôt à une famille. Pour le pire et le meilleur : professeurs, intervenants et élèves grandissent ensemble.

London Calling. Lundi 2 décembre : Gare du Nord, les Frenchies prennent le tun- nel sous la Manche. Confrontation avec la culture britannique : chocs gastronomiques, lèche-vitrine sur Oxford Street, rencontres avec les familles, émerveillements en tous genres dans les rues de Camden Town, prises de tête à répétition... Malentendus en cascades... et toujours cette question qui revient : parle-t-on la même langue ?

Retour en France : bonne année !!! On remet les pendules à l’heure, éclats de voix, colères et rancunes, tout le monde en a gros sur le cœur... Les conseils d’élèves vont-ils libérer la parole et calmer les esprits?

Ça bash, ça clash, on s’attache...
« Zis is zi end my friiiènd ». Les mois défilent jusqu’aux épreuves du brevet, l’année s’achève...

Et alors, ce cliché ? Voie pro ? Voie G ? et pourquoi pas un passage de plus... celui du périph’ ?

« Bye bye Auber, good morning Paris ». Abderrahim rêve d’entrer dans un établissement prestigieux comme l’ont fait Lisa la sœur d’une élève de la classe ou Mariama, toutes deux d’anciennes élèves du collège qui témoignent de leur expérience, un vrai fantasme pour certains, devenu réalité pour elles...

Fin du brevet, début des vacances d’été... la 3E, c’est fini... mais que deviendront-ils, à leur tour, dans quelques années ? La salle d’anglais est vide, les voix s’estompent...

Les lignes bougent, l’école n’est plus un soit disant lieu de torture, la banlieue encore moins. On rit, on pleure, on crie, on VIT.

Les personnages

Miriam Fenoulhet

D’origine anglaise, professeure principale de la classe, Miriam est à l’origine de ce projet de film documentaire qu’elle souhaite réaliser depuis son entrée dans l’enseignement. C’est également elle qui a sollicité Les Petits Cinéastes dans le cadre du dispositif MICACO afin que ses élèves puissent apprendre à réaliser un court-métrage. Auteure du documentaire (Pas)sages & (Mes) tissages.

Gabrielle Tuloup

Professeur de français de la classe, championne de France de Slam, qui s’attardera davantage sur la préparation à partir du texte original de V.Hugo de la comédie musicale Les Misérables, ainsi que sur l’élaboration du générique du documentaire.

Marion Prunet

Professeur d’Éducation Physique et Sportive qui est également à l'origine de la composition sportive de la classe.

Les Petits Cinéastes

Coopérative d’éducation à l’image et de production audiovisuelle qui intervient dans le cadre du dispositif CAC du Conseil Général du 93 pour réaliser un court-métrage avec les élèves. Yoann et Pierre animeront des ateliers sur une période de trois mois.

Réalisateurs du documentaire (Pas)sages & (Mes)tissages.

classe de 3èmeE

Une classe de 24 élèves : 12 filles, 12 garçons. Cette classe a été constitué dans la perspective du documentaire: les élèves et leurs parents savent qu’ils seront filmés. La classe est parfaitement hétérogène : la sélection ne s’est pas faite sur des critères de réussite scolaire mais sur des critères de motivation.

Classe composée de personnalités plus qu’attachantes, des individualités que nous découvrons au fil du film.

Anciens élèves de Mme Fenoulhet

Lisa a intégré Louis le Grand, Mariama Henri IV et Aghilas le lycée de secteur, Le Corbusier, en 2011. Interviewés par Méryem qui fait partie de la 3E et dont Lisa est la sœur, ils échangent sur le passage au lycée, comment réussir à s'adapter à un autre cadre. Ils reviennent également sur leurs années collège.

+

Interviews de certains membres de la communauté éducative de Louis le Grand, Henri IV et du collège Diderot: il s'agit d'avoir le regard de l'institution sur la réussite des élèves venant de la banlieue.

(Pas)sages & (mes)tissages

(Pas)sages & (mes)tissages